Ouvrira, ouvrira pas ? Que se passera-t-il le 19 mai ? Les restrictions imposées aux restaurants et bars posent de gros soucis selon les cas. Explications à travers trois exemples locaux.
Le ministre de la santé, Olivier Véran, a confirmé la réouverture des terrasses des restaurants mercredi 19 mai, mais les restaurateurs locaux ne sont pas tous égaux face aux protocoles et aux mesures imposés par le gouvernement.
Le protocole, transmis par l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), est tombé mardi 11 mai et avec lui, son lot de déceptions. Ainsi, à partir du 19 mai, restaurants et bars ne pourront rouvrir que 50 % des tables en terrasse et ce, jusqu’à 21 h seulement. Pour les établissements possédant des espaces exigüs, comme l’Hôtel des Voyageurs au Cheylard, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Face aux incertitudes météo et au couvre-feu à 21 h, les gérants comme Ludivine Fontbonne, préfèrent donc attendre le 9 juin et l’ouverture à 50 % des salles et le recul du couvre-feu à 23 h.
Une joie amère
Les propriétaires et gérants de bars et restaurants locaux sont unanimement ravis de retrouver leur clientèle. Emma Perrocheau et ses parents, Christian et Laurence, gérants du Grand Café confient « nous sommes heureux de reprendre, même si nous sommes confrontés à de très grosses incertitudes. Nous exerçons un métier de contact, nous aimons honorer les petites habitudes de nos clients et travailler dans la salle et la terrasse remplies. Voir l’établissement fermé, c’est un crève-cœur, le manque est réel depuis octobre. »
À Belsentes, au restaurant l’Art des Chemins, la petite terrasse pourra accueillir une dizaine de personnes mais Stéphane Hajji, le propriétaire, demeure ravi de cette réouverture, même restreinte : « ça commençait à faire long depuis octobre ! Nous sommes toujours restés ouverts car nous faisons dépôt de pain et petite épicerie ainsi que la cantine de l’école mais nous avons hâte de retrouver nos clients. »
Une saison intense en perspective
Les restaurateurs sont également confrontés à d’autres problématiques dans le cadre de la réouverture : la nécessité d’intensifier le rythme pour compenser les pertes financières et le manque de personnel. En effet, la plupart des employés annuels et saisonniers ont choisi de se reconvertir, face à l’incertitude du devenir des métiers de la restauration. Les gérants de restaurants se retrouveront seuls, ou presque, à gérer salles et terrasses. Au Grand Café l’équipe, habituellement composée en pleine saison de 4 personnes en salle et 2 en cuisine, sera réduite à 2 personnes en salle et 2 en cuisine. Emma et ses parents, touchés par la précarité étudiante ont choisi d’embaucher une étudiante mais ils redoutent le rythme des mois à venir. Les horaires, forcément élargis cet été pour compenser le lancement très tardif de la saison, ne laisseront que peu de place au repos et interdisent aux gérants de tomber malade.
Et après ?
Les restaurateurs avancent prudemment et craignent une nouvelle fermeture à l’automne prochain : « nous vivons un cauchemar, au gré des ouvertures et fermetures, aucun de nous n’est préparé à cela » explique Emma. Cette incertitude lancinante est génératrice de stress pour les professionnels cheylarois qui ne parviennent pas à envisager la suite et construire des projets. À l’heure de la reprise, les restaurateurs s’interrogent donc douloureusement sur le devenir de leur profession.
Source : hebdo-ardeche.fr
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